Trois cents épisodes.
Quand j’ai lancé ce podcast en octobre 2018, je n’avais ni plan, ni stratégie, ni calendrier.
Trois cents épisodes plus tard, plus de 21 000 téléchargements, une audience qui s’est construite lentement, patiemment, épisode après épisode… et surtout une certitude : le leadership n’est pas une boîte à outils; c’est une manière d’être au monde, c’est un travail sur soi autant qu’un travail sur les autres.
Dans cette rétrospective, je reviens sur ce que 299 épisodes m’ont laissé comme traces, comme apprentissages et comme doutes. Parce que derrière les épisodes, il y a l’évolution d’une pensée — et d’une pratique.
1. Ce que révèlent 299 épisodes : cinq lignes de force
1. Le leadership est une conversation
- Si je devais extraire une leçon unique, ce serait celle-là: le leadership est une conversation.
- Les épisodes les plus écoutés — 19, 133, 225 — parlent tous, d’une manière ou d’une autre, de conversations : feedback, alignement, attentes, vérité.
- On dirige par paroles échangées. Les équipes ne suivent pas un cadre, elles suivent un climat relationnel. Et ce climat se construit un mot à la fois.
2. Le travail est émotionnel, pas mécanique
- Les épisodes qui touchent aux émotions — surcharge mentale, colère, peur, anxiété, conflits — sont ceux qui déclenchent le plus d’échos.
- Le travail n’est jamais neutre : il touche la valeur, l’identité, la sécurité, l’appartenance.
- Ignorer la dimension émotionnelle, c’est ignorer la moitié du travail réel.
3. La sécurité psychologique est le fondement de tout
- À partir de l’épisode 48, ce thème revient constamment.
- J’en suis venu à la conviction que la sécurité psychologique n’est pas un “plus”, c’est la base.
- Sans sécurité, pas d’apprentissage.
- Sans apprentissage, pas de changement.
- Sans changement, pas de performance durable.
4. Les outils ne remplacent pas les comportements
- Ici, la série “Pour en finir avec…” est centrale.
- MBTI, styles d’apprentissage, PNL, modèles magiques : la recherche est claire. Ces outils rassurent… mais ils n’aident pas.
- Ce qui transforme une équipe, c’est toujours un comportement : clarifier, écouter, recadrer, reconnaître, ralentir, questionner.
- Les outils ne font rien si les comportements ne suivent pas.

2. Ce qui a changé depuis 2018 dans le monde du travail
Les notes des épisodes montrent un déplacement progressif. Ce que j’écrivais en 2018 n’a pas la même tonalité que ce que j’écris aujourd’hui parce que le monde du travail a lui-même changé.
- L’hybridation a redéfini la présence : travailler ensemble ne signifie plus être ensemble.
- La complexité a bousculé la planification (ép. 81) : le monde n’est plus prévisible, et la maîtrise totale n’est plus une option.
- La surcharge mentale est devenue un thème central (ép. 112) : il faut gérer l’attention avant de gérer l’action.
- Les normes et la bureaucratie ont explosé (ép. 232) : la confiance s’est dissoute dans les procédures.
Nous vivons dans un monde où la demande psychologique dépasse largement les outils disponibles. Le podcast a simplement accompagné ce glissement — de la technique vers l’humain, de l’humain vers l’émotion, de l’émotion vers la relation.
3. Les erreurs de leadership les plus fréquentes
Après 299 épisodes, la typologie est stable.
- Tout contrôler.
- Éviter les conversations difficiles.
- Confondre savoir et impact.
- Réagir à chaud.
- Croire que les outils suffisent.
Toutes ces erreurs ont un point commun : la peur. Peur de perdre pied, de perdre la face, de perdre le contrôle. Et tant que la peur dirige, le leadership se rétrécit.
4. Les chiffres clés du podcast
- 21 000+ téléchargements depuis 2018
- Épisodes les plus populaires : 19, 133, 225
- 87 % d’écoutes sur mobile
- 36 % via Apple Podcasts
Et une géographie étonnante : une dominance européenne, mais aussi des écoutes à Hong Kong, au Japon, dans plusieurs pays africains francophones, et dans des endroits auxquels je n’aurais jamais pensé.
Une belle leçon : les préoccupations humaines (en français) ne connaissent pas de frontières.
5. L’évolution de mon style
En demandant à ChatGPT de relire les notes des 299 épisodes, trois grandes phases apparaissent clairement, et chacune dit quelque chose de la manière dont ma pensée s’est élaborée… et dont ce podcast s’est construit.
Phase 1 : le style des débuts — spontané, expérimental, presque brut
- C’est un style très oral, très peu travaillé, fondé sur l’intuition immédiate.
- Provocateur, parfois volontairement abrupt.
- On y trouve des formules iconoclastes — « abolissons l’entretien d’évaluation » — des titres étranges, des métaphores très imagées.
- Le podcast ressemble alors davantage à un journal de bord intellectuel qu’à une construction pensée.
Phase 2 : la consolidation — plus de structure, plus de science, plus de précision
- Autour des épisodes 60 à 120, le style change.
- Le propos se structure. On voit apparaître un schéma récurrent : problème → analyse → pistes d’action.
- Les références deviennent plus explicites : SCARF, neurosciences, surcharge mentale, dynamique des systèmes.
- L’écriture se fait plus posée, plus réfléchie, moins “à chaud” – je prépare mieux mes épisodes.
- Je passe du « je raconte ce que j’ai vécu » au « je construis un angle de réflexion ».
- Le podcast devient un outil d’analyse, pas seulement un espace d’expression.
Phase 3 : la maturité — un ton sobre, incisif, orienté pratique
- Un refus assumé du bullshit, des modèles simplistes, des recettes miracles.
- Une attention constante à la psychologie humaine, aux dynamiques émotionnelles, aux effets de la complexité.
- Une récurrence affirmée de l’action modeste : « cette semaine, faites… ».
- Le ton devient plus calme, plus profond, plus stratégique.
- Je m’adresse à l’auditeur comme à un pair — pas comme à un étudiant.
Un glissement déterminant : du “je” → au “nous” → au “vous”
C’est une évolution discrète mais révélatrice.
- Épisodes 1–50 : le je domine. Exploration personnelle, réflexion à voix haute.
- Épisodes 50–150 : le nous apparaît. “Comment on travaille”, “ce qu’on vit au travail”.
- Épisodes 150–299 : le vous s’impose. Je m’adresse directement au dirigeant, au manager, à l’équipe.
Le podcast cesse d’être un carnet pour devenir un accompagnement.
Ce que cette évolution dit de mon identité de podcasteur
Mon style est devenu — et c’est rare — totalement cohérent avec ta philosophie du leadership :
- pas de recettes ;
- pas de certitudes faciles ;
- un travail continu sur soi ;
- du recul ;
- des comportements concrets plutôt que des théories séduisantes.
On retrouve, dans ma manière d’écrire, les mêmes principes que dans mes épisodes sur le feedback, la sécurité psychologique, la charge mentale ou la dynamique du changement.
Cette cohérence, très forte, fait aujourd’hui partie de ma signature.
6. Trois directions pour les 300 prochains épisodes
- Encore plus de nuance.
- Encore plus de déconstruction des mythes.
- Encore plus de lenteur volontaire : la réflexion, l’attention, la conversation.
Conclusion
Trois cents épisodes, et une seule ambition renouvelée : clarté, profondeur, conversation.
Merci à vous qui prenez du temps.
Episode préparé avec ChatGPT
