Diriger, un verbe étrange.
Son étymologie est simple: diriger vient du latin « regere » qui a également donné régir. Régir, c’est « déterminer l’organisation, le déroulement, la structure, la nature de quelque chose »; c’est aussi « commander, gouverner quelque chose » (Larousse). Dans la définition de diriger, on ajoute « être à la tête, être le principal responsable ».
C’est peut-être là où la pratique historique se met en travers du besoin présent.
En effet, rien dans la première définition de « régir » n’indique que ces actions doivent être concentrées dans les mains d’une seule personne. Ce n’est que dans la seconde et dans celle de « diriger » que cette idée apparaît.
Cette idée que diriger veut automatiquement dire commander seul-e est donc fausse. D’ailleurs, plus tard, on ajoutera à « régir » les significations suivantes: « aligner, ranger, conformer ». Ces verbes sont neutres dans le sens que l’on peut leur donner: aligner quoi, à quoi? Ranger quoi, comment? Conformer à quoi?
Répondre seul-e à ces questions est possible, mais dans des temps incertains, c’est dangereux. Il y a donc dans ces définitions un espace à utiliser pour déléguer la direction aux personnes les plus proches de l’impact des actions à décider (principe de subsidiarité).
Diriger n’est plus commander.