Nourrir l’animal.
- J’ai prononcé cette phrase lors d’une formation à la connaissance de soi pour illustrer le fait que nous, humains, ne pouvions pas ignorer notre animalité sans en payer le coût.
- Tout d’abord parce que nous sommes en effet des animaux. Pas que, diront certain.e.s. Laissons ce débat de côté. Être un animal, c’est être en relation directe et permanente avec son environnement; à l’écoute, au contact. L’ignorer, c’est vivre dans un monde d’idées, de principes, qui rompt le lien nécessaire avec ce qui nous conditionne. Le « je pense donc je suis » de Descartes est dangereux parce qu’il peut nous faire croire que nous sommes des êtres éthérés, idéaux.
- Ensuite parce qu’en tant qu’animaux, nous possédons certains mécanismes automatiques de réaction à notre environnement, comme le stress, les émotions, la perception. Les ignorer, c’est vivre avec l’illusion que nous sommes né.e.s pleinement libres de nos choix et de nos décisions.
- Enfin parce qu’animaux, nous sommes au même niveau de valeur que ce qui nous entoure; l’ignorer, c’est penser que nous sommes « maîtres et possesseurs de la Nature » (encore Descartes), donc autorisés à exploiter sans vergogne notre environnement et nos relations.
Quels liens avec la connaissance de soi?
- Nous connaître, c’est identifier la réalité de notre être, de nos zones de lumière et d’ombre
- Nous connaître, c’est mettre à jour les mécanismes automatiques pour influencer positivement nos relations
- Nous connaître, c’est reconnaître la nécessité de nous insérer dans le tissu de nos relations comme des partenaires et non comme des exploitant.e.s
- Finalement, « feed the animal », c’est nous appliquer le principe de réalité pour mieux nous incarner dans ce monde. Il n’y en aura pas d’autre, ni ailleurs, ni plus tard.