Les croyances irrationnelles, source inépuisable d’obstacles
Le vrai obstacle (au leadership) n’est pas toujours une compétence manquante ou un contexte défavorable.
Souvent, c’est une croyance irrationnelle, profondément ancrée, qui agit en coulisse. Muriel M. Wilkins, dans Harvard Business Review, les appelle les hidden beliefs – ces convictions internes qui limitent notre évolution, même lorsque tout semble bien fonctionner.
Le reste du monde les appelle des croyances limitantes, ou croyances irrationnelles – c’est du coaching cognitif et comportemental (CCC, que nous pratiquons chez COAPTA), issu des thérapies cognitives et comportementales (TCC, CBT en anglais). Jolie récupération sans citer ses sources!
Le problème des croyances irrationnelles n’est pas d’en avoir, mais d’en être prisonnier sans le savoir. Parce qu’une croyance, tant qu’elle n’est pas nommée, se confond avec la réalité.
Sept croyances irrationnelles qui nous piègent
Je dois m’impliquer dans tout
C’est la croyance du contrôle absolu : confondre responsabilité et omniprésence.
Le résultat ? Des équipes sous-autonomes, un leader épuisé.
Tout doit être fait maintenant
L’urgence devient une identité.
On confond vitesse et importance, réaction et impact.
Je sais que j’ai raison
Une certitude si confortable qu’elle bloque l’écoute.
On finit par préférer avoir raison plutôt que progresser.
Je ne peux pas me tromper
C’est la croyance perfectionniste : la peur de l’erreur paralyse la décision et empêche la délégation.
Si je peux le faire, tu peux le faire
On projette ses propres capacités sur les autres, sans voir leurs contextes ni leurs contraintes.
Je ne peux pas dire non
Cette croyance d’utilité permanente mène à la surcharge chronique.
Derrière elle, souvent, le besoin de reconnaissance.
Je n’ai pas ma place ici
La plus discrète, mais la plus corrosive.
Le syndrome de l’imposteur qui mine la confiance et empêche d’habiter pleinement son rôle.
Ces croyances ne sont pas des faiblesses : elles ont souvent permis de réussir par le passé.
Mais au-delà d’un certain niveau, ce qui a fait réussir devient ce qui empêche d’avancer.
Comment les dépasser : un travail de lucidité
Le CCC (et Muriel Wilkins) propose un cadre en trois étapes pour dépasser les croyances irrationnelles.
- Identifier : reconnaître la croyance quand elle se manifeste.
Souvent, elle se cache derrière une émotion récurrente : frustration, peur, fatigue, besoin de contrôle. - Explorer : comprendre son origine par les pensées automatiques
Ces croyances naissent souvent d’expériences fondatrices : un succès qu’on a attribué à la rigueur, une erreur sanctionnée trop durement, un modèle de leader “infaillible”. - Reformuler : transformer la croyance irrationnelle limitante en croyance capacitante.
Par exemple :- “Je dois m’impliquer dans tout” → “Je suis responsable de créer les conditions où d’autres peuvent s’impliquer.”
- “Je ne peux pas me tromper” → “Mon rôle est d’apprendre plus vite que les autres.”
- “Je n’ai pas ma place ici” → “Ma différence est précisément ce qui m’apporte de la valeur.”
Notre travail n’est donc pas de nous débarrasser de nos croyances, mais de les faire évoluer.
Le leadership commence à l’intérieur
Ce que révèle l’article, c’est que la plupart des dirigeants cherchent encore leurs freins à l’extérieur : la structure, la culture, les priorités.
Mais le plus grand facteur limitant se trouve souvent dans la narration intérieure.
Changer un système commence toujours par changer la conversation qu’on a avec soi-même.
Et ce changement commence par une question simple : Quelle croyance m’a servi autrefois… mais me retient aujourd’hui ?
Source: https://hbr.org/2025/11/the-hidden-beliefs-that-hold-leaders-back
Episode préparé avec ChatGPT
