Former au leadership: constats
- « Nous ne savons plus quoi enseigner aux cadres. »
- 60 milliards dépensés en programmes de développement de leadership
- Personne n’a plus le temps de rien faire (préparer, suivre)
En fait, le développement du leadership peut souffrir du même piège que l’enseignement formel : des programmes rigides qui inculquent des cadres et des formules (les outils) et créent des dirigeants dotés d’un savoir d’expert alors que ce dont on a réellement besoin, c’est de renforcer certaines capacités = > former au leadership ne sert à rien.
Développer des leaders plutôt que former au leadership
« déscolariser » (« unschooling ») consiste à supprimer les cadres rigides pour laisser place à la curiosité, à la responsabilité et à l’apprentissage par la pratique.
Peter Block: « Notre travail consiste à faire en sorte que les pairs s’engagent les uns envers les autres, et non à faire en sorte que les managers motivent les gens. »
Former au leadership ne sert à rien, mais développer des leaders est nécessaire.
Que doivent-ils savoir faire? (et ça, ça s’apprend) (le leadership redevient émergent)
Quatre fonctions du leadership non-scolaire
Si nous cessions complètement d’enseigner le leadership, que cultiverions-nous à la place ? Quatre fonctions du leadership semblent évidentes :
- Convoquer, se rencontrer: la capacité à faire venir les gens, à les rendre disponibles, à poser une Big Beautiful Question, à faire que la parole soit libérée
- Stimuler (cf leadership transformationnel): poser les questions dérangeantes, être sûr que les choses importantes sont discutées
- Ancrer: l’ancrage vers le fonds de la mer (valeurs, principes, stratégie)
- Exemplifier: plus de théâtre préparé, être présent (sans script) quand c’est nécessaire
8 actions pour promouvoir ce nouveau leadership non-scolaire
- Promouvoir à partir d’autre chose que l’expertise
- Identifier les personnes qui font se rencontrer les gens
- Oublier les frameworks de leadership
- Construire des laboratoires plutôt que des salles de classe
- Favoriser la stabilité plutôt que le contrôle
- Favoriser la réflexion plutôt que les réflexes
- Oublier les cases à cocher et les scorecards de leadership
- Commencer à pratiquer l’apprentissage en commun
Notre apport
- COAPTA vous accompagne dans cette démarche – titre de mon intervention au Salon RH: « Former au leadership ne sert à rien »!
- Autres choses à faire à part envoyer les gens en formation:
- Développer des programmes de mentoring
- Créer des espaces de partage (débriefings)
- Créer des rituels communs (COAPTA Collective Learning™)
- Travailler la sécurité psychologique (D.R.E.A.M. Microlearning)
Conclusion
« Il ne s’agit pas seulement d’améliorer le développement du leadership. Il s’agit d’une rébellion.
Chaque dirigeant qui admet « je ne sais pas » lors d’une réunion de planification porte un coup à la certitude. Chaque cadre qui demande au lieu de dire crée un espace pour l’intelligence collective. Chaque équipe dirigeante qui apprend à réfléchir ensemble plutôt que de se disputer le temps d’antenne modélise ce dont les organisations ont désespérément besoin.
La rébellion n’est pas dirigée contre l’expertise elle-même – l’expertise a sa place. Elle est contre l’expertise en tant qu’identité, en tant qu’armure, en tant que substitut à un véritable leadership. Si nous ne récupérons pas le leadership en tant que capacité – la capacité de rassembler, de stimuler, d’ancrer et d’exemplifier – ces vides de sens seront remplis non pas de sagesse, mais de certitude autoritaire. Et nous avons vu où cela mène. Dans les organisations. Dans les sociétés. Dans l’histoire.
Cette semaine, réunissez votre équipe dirigeante autour d’une question importante, sans réponse claire. N’enseignez pas. Ne la résolvez pas. Contentez-vous d’occuper l’espace. Remarquez qui parle. Remarquez qui ne parle pas. Remarquez votre propre inconfort à ne pas savoir.
Puis recommencez la semaine prochaine. Et la semaine suivante.
Vous découvrirez peut-être que vos meilleurs dirigeants ne sont pas formés dans les salles de classe. Ils se révèlent dans des conversations où personne n’a la réponse et où tout le monde a quelque chose à apporter.
Le leadership non scolaire n’est pas l’absence de développement du leadership. C’est la façon dont les dirigeants se développent vraiment. »