Il a 28 ans, deux enfants en bas âge, une épouse au chômage, pas de formation initiale.
Elle a 57 ans, travaille là depuis 32 ans, vit seule, se sent seule.
Tous deux ont des performances insuffisantes et une attitude exécrable.
Vais-je être le manager sans cœur qui va licencier sans se préoccuper des conséquences sociales de ses actes?
La cheffe bienveillante qui ne va pas licencier même si l’équipe en subit les conséquences tous les jours?
Le sentiment de culpabilité lié à un licenciement difficile n’est pas une bonne raison de ne rien faire – mon émotion, mon problème. En tant que manager, j’ai une responsabilité devant l’organisation et l’équipe, pas seulement devant mon miroir.
La situation est compliquée et je ne prétends pas avoir la bonne réponse. Je ne peux vous offrir que quelques idées: faire prendre conscience de la situation, sans menacer; écouter pour voir si des accords sont possibles, sans mauvais compromis; faire évoluer le ressenti de l’urgence, sans manipuler.
Si tout cela échoue, que l’équipe en pâtit et que votre organisation le demande, il ne restera, je pense, que la séparation. Mais avec toujours le même espoir: faire prendre conscience pour donner l’opportunité de changer. Saisir cette opportunité, en revanche, n’est pas votre responsabilité.