Pourquoi contester le leadership authentique?
Episode 154 du podcast – j’étais fan!
Christophe Genoud: « Leadership, Agilité, Bonheur au travail : Bullshit !«
Le Julia de Funès suisse!
Selon ChatGPT: « Cet article explore la notion de leadership authentique et critique l’idée que ce type de leadership puisse parfois être une quête narcissique d’une identité factice.
Genoud met en lumière les dangers potentiels de cette approche, notamment en soulignant comment certains leaders peuvent se concentrer davantage sur la construction d’une image de soi idéalisée plutôt que sur des actions authentiques et bénéfiques pour leur organisation et leurs équipes.
L’auteur examine également les implications de ce type de leadership sur le bien-être des employés et la performance organisationnelle, en suggérant que la recherche d’une authenticité superficielle peut nuire à la confiance et à la cohésion au sein des équipes.
En conclusion, Genoud appelle à une réflexion plus profonde sur ce que signifie réellement être un leader authentique et encourage les leaders à adopter une approche plus sincère et transparente dans leur gestion. »
Le leadership authentique, un idéal impossible
Argument principal:
- Authenticité = être fidèle à son être profond
- 3 hypothèses:
- L’être profond existe => neurologiquement et biologiquement peu vraisemblable; psychologiquement aussi => qu’est-ce que le soi?
- Il est possible de le connaître => comment se connaître soi-même? Processus long et à toujours recommencer
- Il est souhaitable de lui être fidèle: et je suis un gros con? Dois-je être un leader fidèle au fait que je suis sois un gros con?
- Contradiction:
- Soit je dois être fidèle à moi-même et je prends un risque
- Soit je dois être fidèle à un ensemble de facteurs externes (« valeurs ») pour le bien de l’organisation
C’est donc problématique puisque c’est une double contrainte.
Mais il ne définit pas le mot.
Authentique:
- Dont la vérité, l’autorité ou la réalité ne peut être contestée
- D’une totale sincérité => attention danger!
Etymologie:
Du latin authenticus, lui-même issu du grec ancien αὐθεντιϰὸς, combinaison de αὐτὸς (même) et ἐντὸς (au dedans), signifiant littéralement « le même en dedans« .
Peut-on faire mieux?
Piste: remplacer authenticité par honnêteté (intellectuelle) et sincérité (affective).
Donc parlons de leadership honnête et sincère, cela permet d’éviter de parler du « moi profond » et de ne parler que de sa logique (honnêteté) et de ses émotions (sincérité).
Avantages:
- On ne parle plus de moi profond parce qu’on ne sait pas s’il existe
- On remet une dose de réflexion dans le mix (honnêteté)
Problèmes:
- L’honnêteté peut être un risque mais est relativement habituelle puisque basée sur une logique partagée (argumentation, logos).
- La sincérité est une fausse prise de risque : elle révèle certes un mécanisme (l’émotion) qui m’est normalement caché, mais ce mécanisme n’est pas caché aux autres!
- Plus haut je me trouve dans la hiérarchie, pire c’est:
- Honnêteté: la logique se retrouve face à des logiques de réputation et d’image; même si vous avez raison, vous n’aurez pas gain de cause
- Sincérité: il faut une très bonne connaissance de ses mécanismes émotionnels pour les contrôler; avec la pression due au rang, c’est plus difficile; il est donc plus probable que cette émotionnalité soit utilisée contre vous
- Ces comportements sont révérés dans la littérature d’aéroport mais peu rencontrés dans la réalité
- Un leadership authentique ne peut pas remplacer un management logique
Pourquoi est-ce qu’on y a cru?
- Cela permet aux organisations de se défausser sur les individus
- C’est une jolie fable pour ceux qui en ont besoin, une sorte de religion
- C’est un idéal positif, mais c’est une idéologie, donc peu sensible à la réalité
Conclusion
Que faire à la place? Honnêteté et sincérité, avec raison – ce sont des valeurs donc oui, nous prétendons que tous les comportements ne se valent pas et que certains sont plus productifs que d’autres.
Source: Leadership authentique: la quête narcissique d’un « être à soi » factice, in Bien-être et performance au travail (Giauque, Boukamel, Kouadio) (en l’honneur de Yves Emery).