La motivation est un sujet récurrent de préoccupation pour tout le monde: collaborateurs, managers, RH, patrons.
C’est un fourre-tout, mettons de l’ordre.
- Qu’est-ce que la motivation au travail ?
- Comment et quand les employés sont-ils motivés pour effectuer une certaine tâche ?
- Comment peut-on mesurer la motivation au travail ?
- Quels sont les facteurs connus pour stimuler la motivation au travail ?
Revue commandée par CIPD (association RH internationale), basée sur 74 articles publiés entre 2000 et 2020.
Qu’est-ce que la motivation au travail ?
La « motivation au travail » fait référence au besoin ou aux raisons pour lesquelles les employés s’efforcent d’accomplir leur travail quotidien au mieux de leurs capacités.
Noter la différence entre:
- Les facteurs qui favorisent la motivation (ce qui intéresse l’encadrement, surtout si c’est prédictif)
- Les mécanismes qui lient les facteurs au résultat
- Les résultats de ces mécanismes (performance)
Comment et quand les employés sont-ils motivés pour effectuer une certaine tâche ?
On parle ici des mécanismes, donc des théories de la motivation.
3 catégories: théories soutenues scientifiquement, théories obsolètes, théories réfutées
Théories soutenues scientifiquement
Théorie de l’échange social (Social Exchange Theory):
- La confiance comme moteur de la motivation,
- Observation du comportement et inférence sur la confiance, donc sur la prise de risque de l’action donc sur la motivation
- Thème de la réciprocité, y compris avec l’organisation: je suis motivé parce que je reçois
Théorie de l’identité sociale (Social Identity Theory):
- Complément à l’intérêt égoïste des autres théories
- L’importance pour un individu de certains groupes sociaux détermine la motivation
- L’identification à un groupe booste la confiance en soi, le sentiment personnel d’efficacité, donc la motivation
Théorie de l’autodétermination (Deci et Ryan):
- Trois besoins fondamentaux: autonomie, compétence, appartenance et lien (relatedness)
- Motivation intrinsèque + motivation extrinsèque = meilleurs résultats
Théorie de l’auto-régulation (Bandura):
- Trois étapes: autosurveillance, auto-évaluation, auto-réactions
- Quatre composantes: normes du comportement souhaité, motivation à respecter ces normes, surveiller les pensées et les actions qui précèdent la déviation ou la violation d’une norme, la volonté de contrôler les envies d’enfreindre une norme
- L’autorégulation consiste principalement à nous empêcher de faire des choses que nous savons ne pas devoir faire parce qu’elles sont en conflit avec nos objectifs à long terme.
Théories obsolètes
- Théorie du renforcement, conditionné ou pas (Pavlov, Skinner): trop limitée car seulement extrinsèque
- Théorie des pulsions (Hull, Spence): trop limitée car seulement intrinsèque
- Théorie de la dissonance cognitive (Festinger): recherche méthodologiquement peu solide, concept peu clair
- Théorie des caractéristiques de l’emploi (Oldman, Hackman): trop limitée car basée sur la tâche seulement
- Théorie de l’expectance (Vroom): problèmes méthodologiques; inclue dans la théorie de l’autorégulation
- Théorie de la comparaison sociale (Festinger): remplacée par la théorie de l’auto-régulation et la théorie de l’échange social
Théories réfutées
- Théorie de la hiérarchisation des besoins (Maslow)
- Théorie bifactorielle (Herzberg)
Comment peut-on mesurer la motivation au travail ?
Utiliser l’échelle multidimensionnelle de motivation au travail (Multidimensional Work Motivation Scale, MWMS).
Echelle scientifique, gratuite! Contactez-nous pour l’obtenir en français.
Attention: la motivation est fluctuante!
Quels sont les facteurs connus pour stimuler la motivation au travail ?
- Objectifs
- Feedback
- Reconnaissance
- Récompenses financières
- Sens perçu du travail
- Soutien perçu du manager
- Autonomie
- Sécurité psychologique
- Equité perçue